Peu de gens ont eu l'occasion d'assister à l'étonnant comportement amical entre les chiens de traîneau et les ours polaires à Churchill, au Manitoba (Baie d'Hudson), CANADA.
La migration des ours vers le nord pour chasser et passer l'hiver, traverse la zone où résident de nombreux chiens de traîneau, provoquant des rencontres plutôt inattendues.
L'ours, totalement sauvages, recherche la compagnie de l'un des chiens pour venir jouer avec lui, tout en jeûnant , et en attendant, que la glace se forme dans la baie pour leur permettre de se déplacer à la recherche de nourriture.
Le photographe allemand Norbert Rosing (National Geographic) n’aurait jamais imaginé voir pour la première fois un ours polaire jouer avec les chiens de traîneau, durant son séjour à Churchill, capitale mondiale des ours polaires.
Brian Ladoon, éleveur de chiens, qui a aidé à sauver de l'extinction les chiens esquimaux canadiens, racontait à Rosing lors de sa visite, que les ours polaires venaient chaque année jouer avec les chiens, vers le mois de Novembre.
Au bout de 15 à 20 minutes l'ours gagna la confiance du chien, échangeant des signaux à mesure qu’ils se rapprochaient. Le chien n'a montré aucun signe de peur, en effet, sa posture voûtée tout en agitant la queue était une invitation claire, comme pour dire : "Veux-tu jouer avec moi?"
Face à face, les yeux détendus de l’ours ne montrant pas les crocs, les poils du chien non hérissés, les oreilles décontractées tout cela montrait un comportement paisible.
L'ours a pris le chien entre ses grosses pattes, Rosing n'en croyait pas ses yeux : il pensait qu'il pourrait le tuer à tout moment. Quand le chien se sentit saisi trop serré il se mit à aboyer, l'ours le lâcha immédiatement et se retira.
Les griffes et les dents de l'ours, mortelles en d’autres occasions , devenaient des instruments de jeu grâce aux signaux échangé, créant un sens inattendu de confiance.
Le jeu dura environ 20 minutes, puis une autre chose étonnante s’est produite. L'ours se reposait paisiblement sur le dos dans la neige à côté du chien, laissant celui-ci s’approcher plus près de lui.
Dans le règne animal, en particulier dans le monde de prédateurs comme les ours et les chiens, se mettre sur le dos en position de vulnérabilité absolue est une posture de soumission.