Que la guerre est jolie !
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Que la guerre est jolie !
En août 1914, le journal le Matin écrit : " Nos braves soldats sont loin d'être abattus. Ils rient, plaisantent et demandent à retourner au feu ."
Le rédacteur en chef prétend avoir recueilli l'interview d'un carabinier sur le front : " Les troupes allemandes ont faim. Quand je pars en expédition, je ne prends plus mon fusil, je prends une tartine et tous les Allemands me suivent ."
Dans le même journal, en septembre, un reporter " sur le terrain" affirme : " Leur artillerie lourde est comme eux, elle n'est que du bluff. Leurs projectiles ont très peu d'efficacité et tous les éclats vous font simplement des bleus."
En 1915, un académicien, Georges Lenôtre, écrit :
"Les Allemands dégagent une odeur fétide : il suffit d'avoir été dans l'obligation l'un deux pour être fixé là-dessus. Plusieurs aviateurs affirment que, lorsqu'ils arrivent au-dessus d'une agglomération allemande, ils en sont avertis par une odeur dont leurs narines sont affectées, même s'ils survolent à une très grande hauteur."
Un officier prétend que " les Allemands se rendent par centaines à la vue d'une tartine."
Un journaliste de l'Echo de Paris de février 1915 assure que "la guerre nous procure de bonnes et saines émotions".
Toujours dans le même journal, l'écrivain Paul Bourget écrit : " La guerre nous a ouvert le royaume du sublime. C'est encore une surprise de cette guerre, et l'une de ses merveilles, le rôle éclatant qu'y joue la poésie."
Le député socialiste André Lefèvre, dans une interview accordée au "Matin" du 27 avril 1915, quelques jours après la première offensive par gaz de l'armée allemande à Ypres, en Belgique, déclare : " Il ne faudrait pas s'alarmer outre mesure des effets meurtriers des bombes asphyxiantes. Qu'on se rassure, ce n'est pas bien méchant ." Or, l'ypérite - ou gaz moutarde - fait dix mille morts ou hors de combat en quelques jours. A la fin de la guerre, 120 000 tonnes d'agents chimiques auront été utilisées, faisant 100 000 morts et plus d'un million d'handicapés sur le front de l'ouest....... Et Lefèvre sera ministre de la Guerre en 1920 !
Louis Barthou, ancien président du Conseil et futur ministres des Affaires étrangères, est formel : " L'année 1916 verra la libération et la victoire ."
P.S : Comme disait Henry Mencken, " Une guerre laisse le pays avec trois armées : une armée d'infirmes, une armée de pleureuses et une armée de voleurs . "
Le rédacteur en chef prétend avoir recueilli l'interview d'un carabinier sur le front : " Les troupes allemandes ont faim. Quand je pars en expédition, je ne prends plus mon fusil, je prends une tartine et tous les Allemands me suivent ."
Dans le même journal, en septembre, un reporter " sur le terrain" affirme : " Leur artillerie lourde est comme eux, elle n'est que du bluff. Leurs projectiles ont très peu d'efficacité et tous les éclats vous font simplement des bleus."
En 1915, un académicien, Georges Lenôtre, écrit :
"Les Allemands dégagent une odeur fétide : il suffit d'avoir été dans l'obligation l'un deux pour être fixé là-dessus. Plusieurs aviateurs affirment que, lorsqu'ils arrivent au-dessus d'une agglomération allemande, ils en sont avertis par une odeur dont leurs narines sont affectées, même s'ils survolent à une très grande hauteur."
Un officier prétend que " les Allemands se rendent par centaines à la vue d'une tartine."
Un journaliste de l'Echo de Paris de février 1915 assure que "la guerre nous procure de bonnes et saines émotions".
Toujours dans le même journal, l'écrivain Paul Bourget écrit : " La guerre nous a ouvert le royaume du sublime. C'est encore une surprise de cette guerre, et l'une de ses merveilles, le rôle éclatant qu'y joue la poésie."
Le député socialiste André Lefèvre, dans une interview accordée au "Matin" du 27 avril 1915, quelques jours après la première offensive par gaz de l'armée allemande à Ypres, en Belgique, déclare : " Il ne faudrait pas s'alarmer outre mesure des effets meurtriers des bombes asphyxiantes. Qu'on se rassure, ce n'est pas bien méchant ." Or, l'ypérite - ou gaz moutarde - fait dix mille morts ou hors de combat en quelques jours. A la fin de la guerre, 120 000 tonnes d'agents chimiques auront été utilisées, faisant 100 000 morts et plus d'un million d'handicapés sur le front de l'ouest....... Et Lefèvre sera ministre de la Guerre en 1920 !
Louis Barthou, ancien président du Conseil et futur ministres des Affaires étrangères, est formel : " L'année 1916 verra la libération et la victoire ."
P.S : Comme disait Henry Mencken, " Une guerre laisse le pays avec trois armées : une armée d'infirmes, une armée de pleureuses et une armée de voleurs . "
Invité- Invité
Re: Que la guerre est jolie !
D' un journaliste français qui n'est jamais allé sur le front, le 31 octobre 1914 :
- Le soldat français rit partout. Il a commencé à rire le jour de la mobilisation.
Le rire des tranchées, c'est un rire exceptionnel, merveilleux. Il apaise la faim, il trompe la soif, il rassasie et désaltère quand on n'a rien du boche à se mettre sous la dent et au creux de l'estomac. Qui rit dîne, et le tour est joué !
D'ailleurs, le soldat français ne pourrait pas se passer de rire, car toute épreuve n'est pour lui qu'une récréation. Au combat comme à la fête, il faut qu'il aille à gorge déployée.
Allez-y, les joyeux, les pinsons, les bons enfants, les types, les lascars ! Soyez gais ! Amusez-vous ! Dansez ! Riez ! Chantez !
( Henri Lavedan )
- Le soldat français rit partout. Il a commencé à rire le jour de la mobilisation.
Le rire des tranchées, c'est un rire exceptionnel, merveilleux. Il apaise la faim, il trompe la soif, il rassasie et désaltère quand on n'a rien du boche à se mettre sous la dent et au creux de l'estomac. Qui rit dîne, et le tour est joué !
D'ailleurs, le soldat français ne pourrait pas se passer de rire, car toute épreuve n'est pour lui qu'une récréation. Au combat comme à la fête, il faut qu'il aille à gorge déployée.
Allez-y, les joyeux, les pinsons, les bons enfants, les types, les lascars ! Soyez gais ! Amusez-vous ! Dansez ! Riez ! Chantez !
( Henri Lavedan )
Invité- Invité
Re: Que la guerre est jolie !
La désinformation journalistique ne date pas d'aujourd'hui !
L'effroyable bataille de Verdun, qui dura de février à juillet 1916, fit 330 000 tués ou blessés côté allemand, et 360 000 côté français.
Un reporter de l'Echo de Paris constate pourtant : " A Verdun, nos pertes ont été relativement minimes ." !
Gustave Le Bon est un médecin, pionnier de la psychologie sociale ( il a écrit "Psychologie des foules" ) qui s'intéresse aux soldats au front. Le résultat de ses observations ? " Lorsqu'ils retourneront à l'usine, aux champs, au bureau, plus d'un regrettera peut-être les meurtrières tranchées."
Le 16 avril 1917, l'offensive Nivelle du " Chemin des Dames" débute . Les conditions météorologiques sont effroyables. Nivelle est un incapable, mais il a le soutien d'Aristide Briand. Il a prévu que la bataille durera 48 heures maximum ( il s'agit de percer les lignes ennemies entre Soissons et Reims, et d'atteindre Laon ). Cette "bataille" durera jusqu'à la fin octobre, et fera 200 000 morts côté français et autant côté allemand.
Pourtant, le 17 ou 18 avril, le député Jean Ybarnegary note : " La bataille a été livrée à 6 heures, à 7 heures elle est perdue."
Ce qui n'empêche par l'Humanité d'écrire le 17 avril : "Nos troupes, admirables de vaillance, ont réalisé les premiers objectifs français" Quels objectifs ? Mystère ! Secret militaire !
Le 18 avril, dans le Petit Journal, le général Berthaut rassure : "Après ces deux premières journées, nos soldats restent toujours impatients de continuer cette lutte que l'Etat-major a qualifiée avec raison d'une des plus grandes batailles de cette guerre formidable ."
Victor Cambon est journaliste, ingénieur et professeur à l'Ecole Centrale. Son commentaire sur la guerre ? : " Dès les premiers mois de la guerre, tout le monde a été frappé du remarquable état de santé dans lequel se maintenaient nos héroïques poilus. Les journaux l'ont constaté avec satisfaction. La belle mine des permissionnaires revenant du front donnait confiance à ceux de l'arrière. Quarante mois se sont écoulés et cet état a persévéré. Les hommes sont faits pour vivre en pleine campagne et non point agglomérés, en masse superposées, dans l'air vicié des grandes villes." ( Alors que les hôpitaux de campagne, installés lors de la bataille du Chemin des Dames, ne possédaient du cuisines, de matériels de soins, que pour 48 heures. Les chirurgiens opéraient en moyenne 20 grands blessés par jour et les médecins disposaient de quatre thermomètres pour 3500 lits ! )
L'effroyable bataille de Verdun, qui dura de février à juillet 1916, fit 330 000 tués ou blessés côté allemand, et 360 000 côté français.
Un reporter de l'Echo de Paris constate pourtant : " A Verdun, nos pertes ont été relativement minimes ." !
Gustave Le Bon est un médecin, pionnier de la psychologie sociale ( il a écrit "Psychologie des foules" ) qui s'intéresse aux soldats au front. Le résultat de ses observations ? " Lorsqu'ils retourneront à l'usine, aux champs, au bureau, plus d'un regrettera peut-être les meurtrières tranchées."
Le 16 avril 1917, l'offensive Nivelle du " Chemin des Dames" débute . Les conditions météorologiques sont effroyables. Nivelle est un incapable, mais il a le soutien d'Aristide Briand. Il a prévu que la bataille durera 48 heures maximum ( il s'agit de percer les lignes ennemies entre Soissons et Reims, et d'atteindre Laon ). Cette "bataille" durera jusqu'à la fin octobre, et fera 200 000 morts côté français et autant côté allemand.
Pourtant, le 17 ou 18 avril, le député Jean Ybarnegary note : " La bataille a été livrée à 6 heures, à 7 heures elle est perdue."
Ce qui n'empêche par l'Humanité d'écrire le 17 avril : "Nos troupes, admirables de vaillance, ont réalisé les premiers objectifs français" Quels objectifs ? Mystère ! Secret militaire !
Le 18 avril, dans le Petit Journal, le général Berthaut rassure : "Après ces deux premières journées, nos soldats restent toujours impatients de continuer cette lutte que l'Etat-major a qualifiée avec raison d'une des plus grandes batailles de cette guerre formidable ."
Victor Cambon est journaliste, ingénieur et professeur à l'Ecole Centrale. Son commentaire sur la guerre ? : " Dès les premiers mois de la guerre, tout le monde a été frappé du remarquable état de santé dans lequel se maintenaient nos héroïques poilus. Les journaux l'ont constaté avec satisfaction. La belle mine des permissionnaires revenant du front donnait confiance à ceux de l'arrière. Quarante mois se sont écoulés et cet état a persévéré. Les hommes sont faits pour vivre en pleine campagne et non point agglomérés, en masse superposées, dans l'air vicié des grandes villes." ( Alors que les hôpitaux de campagne, installés lors de la bataille du Chemin des Dames, ne possédaient du cuisines, de matériels de soins, que pour 48 heures. Les chirurgiens opéraient en moyenne 20 grands blessés par jour et les médecins disposaient de quatre thermomètres pour 3500 lits ! )
Invité- Invité
Re: Que la guerre est jolie !
Sur la désinformation journalistique, ( mais sans rapport à la guerre ) voici un bel exemple :
Le 24 juin 1894, le président de la République Sadi Carnot à Lyon où il doit visiter l'Exposition Universelle .
Le soir, il se rend au Grand Théâtre de cette ville assister à une représentation d'Andromaque.
L'envoyé spécial d'un quotidien parisien est sur place. Mais il a la flemme et n'a pas envie d'assister aux cérémonies prévues.
Il rédige son article au coin d'une table de bistrot, raconte avoir vu la foule en liesse accueillant le président, les enfants apportant des fleurs, les comédiens jouant leur pièce devant Sadi Carnot, le tonnerre d'applaudissement à la fin de la représentation théâtrale, les salutations du président aux spectateurs, sa visite dans les loges pour saluer les acteurs, son retour triomphal à la préfecture.
Puis il télégraphie son article à Paris qui en fait sa une et la diffuse.
MAIS
La réalité est toute autre et plus dramatique.
Voilà le reportage d'un journaliste plus scrupuleux publié dans le Figaro :
"Depuis plus d'une heure, une foule considérable est là. Tous les trottoirs allant de la Bourse au Grand-Théâtre où doit se rendre le président sont également garnis de monde. Sadi Carnot monte en voiture ( un "landau" découvert ). On l'acclame. La voiture l'emporte vers le théâtre. Elle parcourt à peine 100 mètres quand, devant le Grand-Hôtel, un individu vêtu de gris s'élance le poignard à la main sur M. Carnot et le frappe en pleine poitrine. Il avait visé le coeur, mais la lame a dévié, elle est entrée entre le foie et l'intestin. M. Carnot s'est affaissé inanimé au fond de sa voiture. La foule s'élance sur l'assassin. Un employé du télégraphe lui casse son parapluie sur la tête. Les agents s'emparent de l'assassin et le conduisent au poste. On l'interroge. C'est un Italien du nom de Caserio, âgé de 24 ans. Cet anarchiste refuse de répondre".
Sadi Carnot mourra à minuit 42
Le 24 juin 1894, le président de la République Sadi Carnot à Lyon où il doit visiter l'Exposition Universelle .
Le soir, il se rend au Grand Théâtre de cette ville assister à une représentation d'Andromaque.
L'envoyé spécial d'un quotidien parisien est sur place. Mais il a la flemme et n'a pas envie d'assister aux cérémonies prévues.
Il rédige son article au coin d'une table de bistrot, raconte avoir vu la foule en liesse accueillant le président, les enfants apportant des fleurs, les comédiens jouant leur pièce devant Sadi Carnot, le tonnerre d'applaudissement à la fin de la représentation théâtrale, les salutations du président aux spectateurs, sa visite dans les loges pour saluer les acteurs, son retour triomphal à la préfecture.
Puis il télégraphie son article à Paris qui en fait sa une et la diffuse.
MAIS
La réalité est toute autre et plus dramatique.
Voilà le reportage d'un journaliste plus scrupuleux publié dans le Figaro :
"Depuis plus d'une heure, une foule considérable est là. Tous les trottoirs allant de la Bourse au Grand-Théâtre où doit se rendre le président sont également garnis de monde. Sadi Carnot monte en voiture ( un "landau" découvert ). On l'acclame. La voiture l'emporte vers le théâtre. Elle parcourt à peine 100 mètres quand, devant le Grand-Hôtel, un individu vêtu de gris s'élance le poignard à la main sur M. Carnot et le frappe en pleine poitrine. Il avait visé le coeur, mais la lame a dévié, elle est entrée entre le foie et l'intestin. M. Carnot s'est affaissé inanimé au fond de sa voiture. La foule s'élance sur l'assassin. Un employé du télégraphe lui casse son parapluie sur la tête. Les agents s'emparent de l'assassin et le conduisent au poste. On l'interroge. C'est un Italien du nom de Caserio, âgé de 24 ans. Cet anarchiste refuse de répondre".
Sadi Carnot mourra à minuit 42
Invité- Invité
Re: Que la guerre est jolie !
Mais en pèriode de guerre, les journalistes servent comme ils le peuvent l'armée qui les défend et l'intox est une arme comme les autres, car il ne faut pas oublier que l'ennemi lit leurs articles, s'il a un bon service de renseignement. Et de l'autre côté, on fait pareil, bien sur !
Invité- Invité
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